Notre tract : L’avion qui détruit la forêt dénonce les agrocarburants
Face à l’urgence climatique, la réponse de l’Etat est toujours la même : préserver les institutions capitalistes avant tout.
L’aviation commerciale représente plus de 5% du réchauffement climatique sur la période 2000-2018. Pour répondre aux exigences institutionnelles de réduire les utilisations d’énergies fossiles, le secteur aéronautique a donc trouvé la solution « parfaite » : détruire les forêts pour fabriquer du kérosène biosourcé.
Agrocarburants : fausse solution mais vrai capitalisme
Pour justifier ce projet, les entreprises mobilisent l’argument de la protection de l’environnement qui fait sensation auprès des institutions accordant permis et subventions. La production visée d’ici 2028 est de 75 000 tonnes de carburant soit à peine 1 % de la consommation française de kérosène. Ces objectifs nécessiteront l’installation d’usines où environ 400 000 tonnes de bois seraient approvisionnées, en plus des 200 000 déjà prélevées par le département. Soit, selon Forêt Vivante, 4,2% du volume total du bois des forêts du département alors que les forêts ne croissent que de 2,8% chaque année !
Un projet destructeur dont les analyses mobilisées par ses porteurs sont vivement contestées. En effet, en récoltant le bois, ce sont des milliers de tonnes de CO2 qui seront déstockées. Ces arbres coupés ne pourront pas non plus en stocker de nouveau. La régénération d’arbres prendra plus d’une vingtaine d’années pour recommencer à absorber la même quantité de CO2 que celle déstockée. La transition énergétique mise en avant par ce projet est donc hypocrite puisqu’elle continuera d’émettre des quantités importantes de CO2 mais surtout elle est irréalisable sans mettre en danger l’ensemble des forêts française ! Ce n’est pas le carburant qu’il est crucial de changer mais bien contester l’intensité du trafic aérien.
Le plus important, c’est que cette opération de greenwashing du transport aérien rapporte. L’entreprise Elyse porteuse du projet E-CHO a perçu plus de 8 millions d’euros de subventions publiques et en demande 2 milliards de plus aux actionnaires. Voilà où va une partie de l’argent public : dans une solution de façade qui ne sert encore une fois qu’à servir les intérêts des capitalistes qui pensent avoir trouvé le bon filon pour épuiser encore plus les ressources naturelles, au nom d’une pseudo préservation de l’environnement.
Urgence environnementale : protégeons nos biens communs
L’enjeu est de préserver toutes les forêts à un niveau mondial puisqu’elles sont essentielles pour faire face au dérèglement climatique en absorbant des quantités importantes de CO2. Toutefois, les forêts ne peuvent stocker indéfiniment du carbone, sinon cela voudrait dire que le nombre d’arbre ne doit cesser d’augmenter. La vraie solution c’est de réduire significativement le trafic aérien. Cela ne peut se faire sans combattre la bourgeoisie et son système capitaliste qui luttera pour préserver la croissance du transport aérien et des industries qui en dépendent.
L’urgence écologique réclame une réponse de rupture avec le système capitaliste alors organisons-nous et mobilisons-nous à Pau et partout ailleurs contre les projets industriels dans nos forêts !